L’hôtel de Noailles fut construit de 1679 à 1681 pour le compte d'Anne-Jules de Noailles, maréchal de France, gouverneur de Saint-Germain, par l’architecte Jules Hardouin-Mansart. Il lui est donné d'accueillir successivement Louis XIV, Louis XV, Louis XVI puis Mozart, qui y séjourne en 1798. Les jardins, initialement décorés à la Française, ainsi que le parc sont étendus jusqu'à 40 hectares vers 1780, avant d'être redessinés en « jardins anglais ». En 1751, Louis de Noailles acquit l’hôtel d’Aumont voisin et le fit détruire pour agrandir son domaine. L’entrée de l’hôtel fut alors modifiée et installée sur la place (actuellement place Edouard Detaille) et des écuries furent construites à droite de l’entrée. Hubert Robert redessine le parc et redécore la galerie basse sur l’aile nord de l’hôtel. Une grande partie de la propriété fut vendue comme bien national et échut en 1803 à Monsieur Bezuchet, ancien bonnetier (fabricant et vendeur de vêtements de tissus en maille) dont les héritiers lotirent la propriété en 1933. Cependant, l’État conserva les écuries qui firent par la suite partie du domaine royal. En 1836, l’état de dégradation de l’édifice est avancé et le corps central est éventré par l’ouverture d’une rue passant par le salon central. Les 10 et 11, rue d’Alsace, sont respectivement les anciens appartements de « monsieur » et « madame ». Le pavillon sud (au 11), acheté sous le Second Empire par Monsieur Carel, subit plusieurs travaux d’agrandissement : prolongation de deux travées, construction d’une aile donnant sur la cour, construction d’un escalier… L’ensemble fut à nouveau restauré en 1902 à l’initiative de Pierre Albert Beaufeu. La maison du 31, place Edouard Detaille fut à l’origine construite pour loger le portier de l’hôtel de Noailles lors de l’extension de son domaine en 1766. Elle a appartenu par la suite à la famille du peintre Edouard Detaille. La maison du 18, rue de Noailles se trouve à l’emplacement des communs de l’hôtel divisés en lots à la Révolution et en 1835, Mme de Goujon de Thuisy acquit cette propriété et l’agrandit en 1843 d’une partie de la maison voisine ce qui donna à l’ensemble, sa configuration actuelle. |